Une association féministe engagée contre les violences faites aux femmes
Un centre d’hébergement et un lieu d’accueil et d’orientation pour jeunes femmes victimes de violences
Cécile Duflot, Ministre de l’égalité des territoires et du logement – Séverine Lemière, Présidente du FIT – François Hollande, président de la République – Marie Cervetti, Directrice du FIT – Le 25 novembre 2012.
Dès sa création, en 1969, l’Association pose les principes qui la fondent : l’accueil et l’accompagnement, dans les principes de la laïcité, des jeunes femmes de 18 à 25 ans, isolées et précaires. . Pour ce faire, elle s’organise avec des salarié-e-s capables d’assurer des missions de suivi social et d’actions collectives et ouvre un foyer de jeunes travailleuses, venant de province, de Paris ou de l’étranger. Le nom FIT vient ainsi de « foyer international des jeunes travailleuses ». . Dès le départ, l’Association s’est spécialisée dans l’accompagnement des plus jeunes femmes, souvent délaissées des autres dispositifs d’accueil et des minimas sociaux.
La crise économique entraîne la paupérisation des jeunes femmes non qualifiées et à la fin des années 1990, l’Association développe différents programmes d’accueil et obtient par la suite un agrément pour ouvrir un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) de 60 places. L’Association ferme alors son activité de foyer de jeunes travailleuses.
Progressivement, et en partant du vécu des jeunes femmes hébergées, l’Association prend conscience que la majorité d’entre elles ont connu des situations de violences sexistes et sexuelles. Nous systématisons alors notre questionnement sur les violences vécues et décidons de nous spécialiser dans l’accompagnement des jeunes femmes victimes de violences.
Le CHRS se consacre alors à l’hébergement et l’accompagnement de jeunes femmes (18-25 ans), victimes de violences sexistes et sexuelles, sans enfants avec elles.
En 2019, l’Association ouvre un Lieu d’Accueil et D’orientation (LAO), expérimental, sur trois ans à destination de très jeunes femmes (15-25 ans) victimes de violences.
Depuis 2020, l’Association a ouvert un Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU). Ce troisième établissement vient répondre aux besoins de mise en sécurité en urgence des jeunes femmes (18-25 ans) victimes de violences sexistes et sexuelles.
Parallèlement à la gestion de ces établissements, l’Association a su développer une expertise sur l’accompagnement des femmes victimes de violences qu’elle transforme en actions de sensibilisation et de formation de tous types d’acteurs et d’actrices (travail social, entreprises, associations, collectivités territoriales, etc.)
Aujourd’hui l’association FIT une femme un toit s’est spécialisée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et l’accompagnement des très jeunes femmes victimes de ces violences.
L’association gère trois établissements.
Elles sont orientées au CHRS, par les services sociaux, par le SIAO et par des associations des droits des femmes.
Les 5 éducatrices spécialisées sur les violences faites aux femmes, suivent chacune une quinzaine de résidentes sur un accompagnement global : accès aux droits, emploi et formation, logement, santé et culture.
Sachant tous les freins et traumatismes que provoquent ces violences, les éducatrices, avec chacune des résidentes, travaillent et aident à la compréhension des mécanismes de la violence et de leurs conséquences (physiques, psychologiques, sociales, comportementales…), pour mieux les enrayer.
Le fondement de l’association est de permettre la liberté d’être et d’agir des femmes. Pour cela, l’association articule l’expertise de la gestion d’établissements sociaux et l’engagement féministe pour l’émancipation et la liberté des femmes. Notre engagement féministe est aussi un engagement social de lutte contre la précarité et la pauvreté des femmes.
Au quotidien, les jeunes femmes sont accompagnées vers leur émancipation. Ce chemin, pouvant être long et difficile, passe à la fois par la déconstruction des mécanismes des violences subies et par un accompagnement social global ; accès aux droits, à la santé, à la formation et l’emploi, accès au logement, mais aussi à la culture et au sport. L’accompagnement est individuel, à partir du projet personnel de la jeune femme, et collectif par des ateliers et activités.
Dès 2000 l’enquête nationale ENVEFF montre que les jeunes femmes sont les premières victimes de violences sexistes et sexuelles, en 2018 l’enquête VIRAGE confirme ce résultat. L’observatoire régional des violences envers les femmes rappelle qu’alors les jeunes femmes sont les premières victimes de violences, elles sollicitent très peu les services spécialisés.
A partir de notre expertise, nous constatons le caractère protéiforme et cumulatif des violences faites aux femmes, les violences se cumulent dans un continuum des violences dès le plus jeune âge. Il est observé aussi un phénomène de prostitution croissant chez les jeunes femmes notamment mineures.
Les jeunes femmes que nous accompagnons et notamment celles que nous hébergeons cumulent également des difficultés économiques et sociales. Nombreuses sont celles ayant un niveau scolaire faible et interrompu du fait des violences subies, beaucoup sont sans emploi et connaissent une réelle pauvreté, l’accès aux minimas sociaux étant très limité pour les jeunes de moins de 25 ans. Certaines ont connu des parcours d’errance, arrivent avec des dettes, sont très isolées et en rupture sociale et familiale. Nombreuses sont celles ayant été accompagnées par l’aide sociale à l’enfance.
Par femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, il est entendu toutes les formes de violences faites aux femmes du seul fait de leur genre :