Les CHRS, au fonctionnement autorisé par l’Etat, sont des établissements sociaux et médico-sociaux au sens de l’article L.312-1 du code de l’action sociale et des familles et relèvent du disposition de la loi du 2 janvier 2002 (autorisation, droits des usager.e.s, tarification, contrôle, etc.).
Le CHRS « Univers’elles » s’adresse aux femmes âgées de 18 à 25 ans, en situation de vulnérabilité sociale et victimes de violences. Les violences sont entendues dans leur spectre le plus large : symboliques, psychologiques, économiques, physiques et sexuelles.
Le CHRS est financé par la DRIHL de Paris. Certains projets bénéficient de subventions complémentaires, notamment la ville de Paris sur l’accès à l’emploi. Des dons ponctuels viennent aussi compléter le financement des activités du CHRS. La fondation Jeankerber a notamment financé depuis 2020 des travaux de rénovation du bâtiment qui accueille le CHRS.
Le CHRS propose :
Chaque résidente signe un contrat de séjour élaboré avec l’équipe éducative et la direction dans les jours qui suivent son admission. Ce contrat fixe les objectifs élaborés ensemble et les moyens proposés par l’équipe pour en accompagner l’atteinte. Dans les 6 mois, un avenant est élaboré et a minima chaque année le contrat est actualisé. La durée de séjour est personnalisée selon les attentes et besoins de chaque résidente, dans le respect du règlement de fonctionnement de l’établissement.
En 2020, 82 jeunes femmes ont résidé au CHRS, elles étaient 96 en 2019, la crise sanitaire a ainsi très nettement réduit les arrivées et départs cette année. Au sein du CHRS, 23 nationalités se sont côtoyées en 2020. La moyenne âge des jeunes femmes à leur arrivée reste stable, 20,8 ans. 84% des jeunes hébergées en 2020 avaient subi des violences intrafamiliales, 67% des violences sexuelles, 53% des violences conjugales et 24 % des mariages forcés. 19% ont connu la prostitution de survie. Rappelons que 41% des résidentes sont au CHRS avec un statut « secret » permettant de garantir l’anonymat de la jeune femme.
En 2020, davantage de jeunes avaient été sans domicile fixe avant d’arriver (61% en 2020 et 52% en 2019). Quand elles arrivent, 98% des jeunes femmes en 2020 avaient des ressources inférieures au seuil de pauvreté, c’est 5 points de plus qu’en 2019. Et seules 12% n’étaient pas endettées. Presque 32% des jeunes qui ont quitté le CHRS en 2020 y étaient restées plus de 2 ans et à l’autre extrême 13,6% ont pu quitter le CHRS avant 6 mois.
Les violences subies et la forte précarité ont des conséquences importantes sur leur état de santé. 69% des jeunes femmes connaissent des difficultés psychologiques, 32% des troubles psychiatriques, 76% des troubles du sommeil, 38% des troubles gynécologiques et 29% se sont déjà scarifiées ou automutilées. 40% ont déjà fait une tentative de suicide.
Les violences subies ont pu également limiter leur scolarité ; 90% des jeunes femmes hébergées en 2020 ont un niveau de formation inférieur au bac. L’accompagnement mené au CHRS a permis à 34 résidentes (sur 82) de suivre une formation, dont 11 via la garantie jeune, dispositif dont les jeunes ne bénéficient pas suffisamment mais bien utile quand elles y sont intégrées. L’accompagnement permet aussi aux jeunes femmes de développer leur expérience professionnelle. 56 jeunes femmes ont eu une expérience professionnelle en 2020, dont 59% de plus de 6 mois. 15 CDI à temps complet ont ainsi été décrochés et 8 à temps partiel. Les secteurs d’activité restent des secteurs d’emploi très largement féminisés, avec en tête les services aux personnes et aux collectivités.
Documents attachés :